Depuis le 17 août 1907, la Paroisse de Caudan s’était séparée de celle de Lanester. Les responsables paroissiaux caudanais avaient déjà préparé quelques projets et attendaient cet instant favorable pour investir en toute indépendance et dans l’unique intérêt de « leur clocher »…
ainsi l’ouverture d’une école de garçons était souhaitée depuis longtemps, et les premières démarches ne tardèrent pas : le 7 avril 1908 l’association « La Providence de Caudan » fut créée dans le cadre de la loi du 1er juillet 1901. Elle avait pour but « d’entretenir dans la Paroisse de Caudan, des œuvres scolaires et postscolaires, de procurer à ces œuvres des locaux, des maîtres et maîtresses et tous autres moyens de faire l’instruction et l’éducation des enfants » ; son bureau était composé de M. Guillerme Président, Jean Marie Le Héno vice président, Jean Louis Penhouët trésorier, Guillaume Le Déaut secrétaire, et Joseph le Portz membre (toutes anciennes familles Caudanaises…).
L’association comprenait des membres bienfaiteurs, honoraires et adhérents. Ils devaient verser une somme correspondante dès leur entrée dans l’association et verser ensuite une cotisation annuelle. Ces statuts furent enregistrés à Pont-Scorff le 21 avril 1909.
Il fallait tout d’abord acheter le terrain et « le 18 avril 1909 ont comparu par devant M. Jean Marie Lucas, notaire à Kerentrech Caudan, M. Jean Marie Guillerme et Madame Marie Louise Le Floch son épouse demeurant ensemble au Laymat, lesquels, ont par ces présentes, vendu avec garantie solidaire de tous troubles, à l’association La Providence de Caudan une parcelle de terre... ».
Cette parcelle de terre était composée d’une petite pépinière qui semblait occuper l’ancien emplacement de l’ancien chemin du bourg à St Séverin et d’une autre parcelle sous culture. Ces terrains étaient la propriété de M. Guillerme, le Président de l’association qui achetait…
Les terrains étaient auparavant propriété de familles nobles, les Guyot de Salins d’Auray, La Vallée de La Gillardière, De Longuau et Porquat de la Coullerie…
Les travaux purent commencer et deux ans plus tard l’école fut ouverte ; elle comprenait deux classes avec plusieurs divisions en raison d’un effectif important… ainsi, dans les premières années d’après guerre (mais la situation n’avait guère évolué) Monsieur Offrédo avait 52 élèves dont 32 qui apprenaient à lire et 10 qui ne parlaient que Breton, ces derniers après quelques jours, ne voulaient plus revenir, ne comprenant rien ils ne faisaient que pleurer… on devine les difficultés ! Il n’y avait pas de cantine bien sur et la plupart des jeunes ne rentraient pas à midi : ils se contentaient d’un casse-croûte (pain et lard) ou pour les plus aisés, d’une soupe chez les commerçants du bourg. L’hiver, il fallait allumer le poêle bien avant les cours et bonjour la fumée !... En 1945 donc, l’abbé Clovis le Priol était le directeur, vicaire instituteur. M. Eugène Harnois fut appelé en renfort…
La photo ci-dessus date des années 1953 (1954 ?), l’abbé Le Priol a quitté Caudan et a été remplacé par l’abbé Désiré Le Picot, les années ont passé ! Il figure avec son groupe de Cœurs Vaillants St Pierre, M. Eugène Harnois à gauche et Madame Offrédo (Yvonne Bouric) à droite.