Avant l’été, nous évoquions quelques étapes religieuses importantes de la vie de nos anciens ; après la « Communion Solennelle », l’enfant grandissait, devenait adulte.

Quelques-uns suivaient une vocation religieuse, mais pour la majorité, du temps de nos grands- parents, il fallait respecter l’ordre : on se fréquentait, on  se fiançait, se mariait et on faisait des enfants...

A l’époque, les jeunes se rencontraient le plus souvent à l’occasion de pardons ou de mariages ; dès que l’accord des familles était acquis, on préparait les fiançailles.

Extrait de "Coutumes, moeurs et costumes bretons"

Les hommes ne se mariaient pas avant d’avoir accompli leur service militaire. Le rituel du mariage n’a pas beaucoup changé : passage à la mairie, puis formation du cortège pour se rendre à l’église  avec la mariée et son père à la tête du cortège ; les invités étaient plus nombreux que maintenant, plusieurs centaines parfois…  (dans certaines régions chacun participait aux frais...).

On ne concevait guère un mariage sans passer par l’Église ; à Caudan par exemple, dans les années cinquante, on note entre quinze et vingt mariages religieux par an, pour une population de 2200 habitants ; il est vrai  que l’assistance à la messe d’un dimanche ordinaire était de 800 personnes, 1000 pour les fêtes !…

Et nous arrivons à la dernière étape, inévitable, la mort. Depuis un siècle,  la moyenne d’âge du décès a considérablement augmenté et les pratiques ont évolué.

A sa mort, le défunt était exposé dans la pièce principale autour de laquelle on construisait une « chapelle », faite de draps blancs, (les chambres funéraires ont été construites plus tard) ; on le revêtait de son plus beau costume (beaucoup de dames préparaient de leur vivant la tenue qu’elles souhaitaient porter, elles et leurs proches, pour leur décès) ; on n’oubliait pas de mettre un chapelet  (acheté lors d’un pèlerinage si possible) autour de ses doigts ; près de lui, la croix de l’église et une petite table sur laquelle on posait deux chandeliers que la famille gardait à cet effet ; une assiette d’eau bénite où trempait la branche de laurier ou de buis du dimanche des rameaux.

Les voisins se chargeaient d’annoncer la date et l’heure des obsèques à la famille et aux proches ; dès l’annonce du décès, le recteur, averti le plus rapidement possible, faisait sonner le glas et ainsi, de bouche à oreille, la nouvelle circulait rapidement.

Cimetière

Une dame du quartier ou du bourg était chargée de réciter les prières, parfois à une vitesse telle qu’elles devenaient incompréhensibles, entrecoupées d’un « Ave Maria » et d’un « Pater Noster », mais d’autres fois elles étaient dites avec émotion et recueillement, tout dépendait de la « prieuse » !…

Le défunt ne restait jamais seul ; on le veillait  jour et nuit. La veillée mortuaire débutait par un bref souper, les participants se relayaient au cours de la nuit. Certaines veillées étaient empruntes d’une profonde tristesse, d’autres moins, surtout après le café de minuit et ses « remontants »… tout dépendait bien sûr de l’âge et des circonstances de la mort du défunt.

Il n’y avait pas d’entreprise de pompes funèbres à Caudan comme ailleurs ; le menuisier confectionnait le cercueil et assurait la mise en bière avec l’aide de quelques voisins ; l’habitude voulait qu’avant et après cette opération on devait leur servir un verre de « goutte », réconfortant naturel et efficace…

Et c’était l’enterrement ; quand l’église était proche le cercueil était porté par des voisins et amis ; quand on venait de loin, il fallait sortir le cheval, atteler la charrette ou le char à bancs. Le clergé et les enfants de chœur attendaient le cortège à l’entrée de l’église et la célébration pouvait commencer ; à la fin de la cérémonie, toute l’assistance se rendait jusqu’au cimetière.

Les proches « portaient »  le deuil durant une année : les femmes, une coiffe spéciale ; les hommes ôtaient les guides de velours de leur chapeau et les remplaçaient par un crêpe, ou portaient ce crêpe sur le revers de la veste.