Avant les vacances, nous avons clos l'histoire de la chapelle du Trescouet ; pour débuter cette nouvelle série, nous vous proposons d'évoquer l'histoire des saints de notre paroisse et des villages à qui ils ont donné leur nom...

Tout proche du Trescouet se trouve Saint Séverin : ce village (ou quartier) est devenu important tant par sa population que par sa position à l'intersection de deux voies importantes et fréquentées ; on sait que depuis la révolution, St Séverin fut intégré à Caudan, après avoir auparavant fait partie de St Caradec Hennebont. Les archives paroissiales sont peu prolixes à son sujet mais l'abbé Camper, recteur de Caudan du 1er janvier 1893 au 6 décembre 1894, nous signale "qu'un pouillé (état des bénéfices d'une région) indique comme bénéfice à Caudan la chapellerie de St Séverin qui devait se desservir au village de ce nom ; la chapelle a entièrement disparu, ruinée sans doute depuis la révolution".

Il y a donc eu une chapelle à St Séverin. Où a-t-elle pu se situer ? Il n'en reste pas de traces mais on peut supposer qu'elle se trouvait en bordure de la voie reliant aujourd'hui Hennebont à Pont-Scorff ; on peut également penser que cette chapelle était de construction plus modeste que celle voisine du Trescouet vu l'importance que prenait cette dernière.

Entrée de la commune de Saintt Séverin

Par contre il y avait un mini calvaire composé d'une jolie croix ciselée reposant sur un socle en belles pierres ; il était situé entre le carrefour actuel et le pont de la voie Lorient-Roscoff, direction Hennebont, sur la droite, à l'intérieur d'une propriété de cultivateurs ; un soir, quelle ne fut la surprise du maître de maison à son retour des champs de voir avec stupéfaction que la croix avait disparu !...

Une vieille tante restée à la maison l'avait vendue à un "client" de passage qui, marché conclu, s'était empressé de desceller la croix et d'emporter le tout avant l'arrivée du propriétaire (oncle de Pierre Jagourel de qui nous tenons cette anecdote...) et la vieille tante avait eu l'impression de réaliser l'affaire du siècle !... Cette "vente" a eut lieu dans les années 1935-1936 ; il paraît logique de supposer que la chapelle se trouvait non loin de là.

La construction de l'église qui précédait celle que nous connaissons aujourd'hui et qui fut comme on le sait dynamitée en août 1944 fut décidée en 1819 et, le 21 février de cette même année, le conseil municipal, sous la présidence du maire de l'époque Mr Le Ferrand, traita du problème de cette construction : il évoquait les problèmes administratifs et financiers pour parvenir à bâtir cette église et recherchait "les moyens les plus faciles comme aussi pour permettre non seulement la démolition de l'ancienne église mais aussi celles des vestiges des chapelles de St Séverin et de Pendreff situées sur l'arrondissement de cette commune pour avoir les matériaux nécessaires pour la réédification de la nouvelle église....". Rappelons que cette nouvelle église fut bénite en 1822 sous le rectorat de l'abbé Perron (53 ans de recteur à Caudan...).

Les vielles pierres de la chapelle St Séverin ont donc été réutilisées ; après le dynamitage de l'église en 1944, elles ont servi de remblais lors de la période de reconstruction.