La rue “abbé Guyodo” ainsi dénommée par décision du conseil municipal fut inaugurée le 27 décembre 1984 ; c'est à cette époque que fût ouvert le foyer “le Belvédère” dont l'accès se fait par cette rue ; puis ce fut au tour de Pierre Guiguen d'être nommé aumônier. Autant l'abbé Guyodo aimait se mêler aux gens, avait le contact facile, autant Pierre Guiguen était très réservé. Il ne participait pas à la vie  paroissiale ; on le voyait rarement en dehors de la maison de retraite ; après onze années passées à Kergoff il se retira à St Joachim où il décéda en mars 1995...

Il fut remplacé par l'abbé Marcel Le Mouël. Marcel est originaire de Melrand (de la même commune, notons le au passage, que notre recteur Jo Postic). Il y est né le 18 septembre 1926. Après ses études au séminaire de Vannes il fut ordonné prêtre le 29 juin 1954 par monseigneur Le Bellec ;  il fêtera donc le mois prochain ses 50 ans de prêtrise, son jubilé d'or !...  De cette promotion 54 il reste à ce jour huit prêtres dans notre diocèse. Marcel avait 28 ans quand il fut ordonné ; avant d'entrer au séminaire il travailla quelque années dans le privé.

Marcel Le MouëlJeune prêtre, il est nommé vicaire instituteur à Berné ; cette fonction était courante à l'époque mais pas toujours sans inconvénients. Il arrivait à Marcel d'être obligé de quitter ses cours pour célébrer un enterrement... Quand on a une classe de 50 élèves, comme c'était son cas, ce n'est pas l'idéal...

Il restera deux ans à Berné, mais déjà il ressentait quelques ennuis respiratoires qui ne l'ont pas quitté depuis. De Berné, il est nommé à Moustoir Ac ;  cette paroisse est actuellement sans prêtre et desservie par le clergé du doyenné de Locminé dont fait partie Jean Hazevis. Il exercera 10 ans jusqu'en 1966, et voilà Marcel envoyé sur les îles, recteur de Houédic ! Durant les mois d'hiver la population de l'île est restreinte (200 habitants) mais durant les vacances et l'été l'espace est trop étroit pour accueillir tous les touristes... La “godaille” était fraîche ! Mais l'air iodé ne convenait pas à Marcel et c'est le docteur qui le suivait qui écrivit personnellement à l'évêque pour ne pas le laisser à ce poste, ce qui fut fait et après un an de statut d'îlien il retourne sur le continent à Vannes, aumônier (provisoire) des petites soeurs des pauvres ; cette maison ne répondait plus aux normes de sécurité, aussi dut-elle fermer ses portes et les pensionnaires furent dirigés sur l'établissement de Lorient. Après y avoir passé un an, Marcel fut nommé recteur de Calan de 1967 à 1975.

Le Calan de l'époque était bien différent de celui d'aujourd'hui ; les nombreux commerces du bourg étaient l'occasion pour la population de se rencontrer ; les samedis soirs, les bals organisés, les noces, attiraient la grande foule...

Le presbytère et l'église prenaient l'eau mais ont depuis été restaurés.

En 1975 donc, changement de cap pour Marcel... L'évêque le nomme recteur de Roudouallec, dans les montagnes noires, "pays des Américains" comme on désignait à l'époque cette région de Gourin. En effet nombreux étaient les gens qui s'expatriaient pour chercher du travail et faire carrière en Amérique, en particulier dans le domaine de la restauration, ce qui fait dire à Marcel qu'il avait autant de paroissiens outre-Atlantique qu'à Roudouallec !

Son devoir était donc de leur rendre visite ce qu'il fit volontiers en prenant l'avion pour New York où il passera trois semaines hébergé chez des familles. Il garde de ce séjour en excellent souvenir.

Quatorze ans à Roudouallec, le temps passe vite et Marcel doit de nouveau faire ses valises, il est nommé recteur de Guiscriff, paroisse très étendue, la plus grande du diocèse après Languidic (une chapelle se trouve à dix kilomètres du bourg...). Durant ce ministère il dut se faire hospitaliser à la clinique Laennec de Quimper par deux fois. Son état de santé se fragilisait, aussi ne resta-t-il que cinq ans à Guiscriff et en 1994  il vient à Kergoff comme aumônier.