Reprenons l’histoire de notre Paroisse dans la période 1944-1945 ; Caudan est sinistrée à l’arrivée des Américains. La Commune et la Paroisse ont beaucoup souffert, les temps sont durs pour tous, il reste environ 1000 personnes sur la commune, le ravitaillement est assuré par la Mairie (et son Maire M. Louis Le Léannec), il n’y a plus de courrier...

L’abbé Vincent Jeffredo, nommé administrateur de la Paroisse, habite St Sulan, le presbytère a subi de gros dégâts et les dangers sont trop grands au bourg. Il continuera d’exercer son ministère parce que disait-t-il «  il y a encore des fidèles et que mon devoir de prêtre m’oblige à rester ».

Il n'y a plus d'église à CaudanIl n’y a plus d’église, les offices ont lieu à la chapelle du Trescouët et à celle du couvent (à l’étage du bâtiment jouxtant la place Sœur Hélène), les horaires du dimanche étaient les suivants : messe à 8h au couvent, à 8h30 et 11h30 au Trescouët et vêpres à 16h. La chapelle du Trescouët se trouvait sur la ligne de séparation de la « poche de Lorient », une batterie de canons toute proche perturbait les offices, mais le 17 décembre 1944, l’abbé Jeffredo annonçait aux fidèles « qu’a la suite d’une démarche faite près des Américains, j’ai la satisfaction de pouvoir vous annoncer qu’on m’a fait la promesse de ne plus mettre en action les canons de la batterie la plus proche de la chapelle dans la matinée du dimanche avant que les messes ne soient totalement terminées, sauf évidemment cas absolue nécessité » (il faut dire que des soldats Américains assistaient aussi aux offices… ce qui facilita la démarche).

Les processions étaient supprimées, en raison des bombardements mais le chef de Paroisse demandait à ses fidèles d’y suppléer par la prière individuelle et familiale. Le dimanche de l’octave du Saint Sacrement, il leur demandât de « suppléer à l’impossibilité de faire les processions du Saint Sacrement par une plus grande ferveur dans les prières et multiplier les communions, surtout vendredi en l’honneur du Sacré Cœur ».

Les baptêmes, les mariages,  les cérémonies d’obsèques avaient également lieu dans la chapelle du Trescouët. L’accès au cimetière était dangereux, aussi quelques inhumations eurent lieu autour de la chapelle ; à la libération, ces corps furent exhumés et transférés au cimetière, le cahier du prône paroissial mentionne les noms des personnes dont les corps furent ainsi déplacés ; en premier lieu, on note la famille Kerlau  « mardi 24 (juillet 1945) à 10 heures transfert des corps des défunts de la famille Kerlau tués par les Allemands » ; mentionnés sur le cahier des annonces il y a tout lieu de penser qu’une cérémonie eut lieu dans la chapelle ; ces corps n’avaient pas été inhumés au Trescouët, mais à la Montagne du Salut ; on note  encore, le 26 août, les noms de Monsieur Jean Marie Jeambet « tué par les Allemands en août 44 » , de Jean-François le Gall du Nelhouët, le 27 août : «  transfert du corps et bénédiction de la tombe de M. Henri Allain du Laymat mort pour la France » le 30 août : « transfert du corps et bénédiction de la tombe de Marie-Yvonne Cariou de Kermoisan »

Entre temps une petite chapelle fut construite (près de l’actuel presbytère) et sa bénédiction eut lieu le mardi 7 août 1945 à 9h.

L’abbé Le Dé, à son retour d’Allemagne où il avait été prisonnier, reprendra ses fonctions de vicaire ; l’abbé Clovis Le Priol, ordonné prêtre le 18 juin 1944 sera nommé vicaire instituteur,  directeur de l’école Ste Anne, en remplacement de l’abbé Lallement, mais ne pourra rejoindre son poste qu’à la libération, et le 10 août 1945 l’abbé Marcel Le Lausque sera nommé recteur de Caudan.