Après avoir évoqué l’histoire de notre paroisse, nous vous proposons d’aller maintenant dans la “périphérie paroissiale” si on peut ainsi l’appeler ; plus  précisément les aumôneries qui existent sur Caudan, celle de la maison de retraite de Kergoff et celle de l’hôpital Charcot. Nous commencerons par celle de Kergoff, mais auparavant il est bon de faire un rappel sur l’origine de cet établissement en nous référant aux archives communales et surtout à la mémoire vivante de personnes ayant vécu à cette époque...

Les immeubles et terrains appartiennent à la commune de Caudan, légués par Madame Anne Félicité Deschiens, sans profession, veuve en premières noces de Monsieur le Contre-amiral Charles Léopold Gadaud, demeurant à Lorient, 8 rue du Pont Carré, décédé en son domicile le 17 décembre 1916 ; selon toute vraisemblance, la famille Deschiens était héritière de la Compagnie des Indes.

Voici (en ce qui nous intéresse) les conditions de ce legs : “Je lègue à la commune de Caudan toute ma propriété de plaisance ou rurale, à charge d’y fonder et d’établir à perpétuité un hospice pour vieillards, infirmes ou malades, de préférence originaires ou habitants de la commune de Caudan ; cet hospice sera desservi par des religieuses de l’ordre du St Esprit de préférence. L’hospice entretiendra un aumônier pour le service du Culte. Dans le cas où il n’existerait pas d’ordre religieux autorisé, j’entends qu’elle soit administrée par des femmes pieuses…”.

La commune de Lanester devait revendiquer une part du legs, prétextant qu’à l’époque de ce legs Lanester était une section de Caudan. Le 2 février 1921, la Cour d’appel de Rennes donnait gain de cause à la commune de Caudan et déboutait Lanester. Entre-temps la propriété était à l’abandon, sans surveillance et, comme il arrive dans ces cas là, pillée et saccagée.

Après bien des péripéties, ce n’est que le 19 août 1924 que le Conseil d’État autorisait la commune de Caudan à accepter les clauses et conditions imposées par le legs de Madame Gadaud.

Que comprenait ce legs ? : le parc avec son château et ses nombreuses dépendances, sa chapelle, les trois terrains de football, le gymnase, la salle des fêtes, le terrain de camping, l’étang et, en remontant, le bois et l’actuelle maison pour enfants handicapés (IME Kergadaud, si judicieusement dénommée en souvenir des anciens donateurs). Une ferme faisait partie de ce domaine. Trois bâtiments, aujourd’hui aménagés en pavillons pour résidents sont les seuls vestiges arrachés à la ruine de cette ancienne ferme. Ces pavillons furent inaugurés en 1987 (cf. photo). On mesure aujourd’hui l’importance et l’impact qu’a eu cette donation auprès de la population caudanaise et limitrophe. Cette zone agréablement aménagée au fil des ans et bien entretenue est très fréquentée toute l’année. Elle couvre environ 26 hectares.

Le 1er février 1925 se tenait la première séance du Conseil d’Administration de l’hospice (ainsi appelé à l’époque) de Kergoff. Beaucoup d’aménagements restaient à faire. Entre autres travaux, le Conseil (en avance sur son temps) décida d’installer une éolienne dont la mise en service eut lieu le 11 mars 1928. Elle équipa le puits dont on aperçoit aujourd’hui les restes à l’arrière du bâtiment.

Le 9 mai 1926, la maison pouvait recevoir les quatre premiers pensionnaires, Messieurs Guiguer du Stumau, Gauriérec de Kérantro et les veuves Le Mauzic de Kerdronquis et Offrete du Cohic ; et, petit à petit, le nombre de résidents augmenta.

La supérieure des Filles de l’Esprit avait mis deux religieuses “chargées des services” à la disposition du Maire, Monsieur Le Portz, et le 1er aumônier fut désigné, l’abbé Guillaume Benoist, résidant au petit séminaire de Ste Anne, ancien aumônier de l’hospice de Lesvellec, il devait décéder en 1928…